wridget isabelle

Publié le 22 août 2015. Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. mercure latino

    Je n’avais pas trop le goût, ce jeudi 19 novembre d’assister à un spectacle, fût-il de flamenco, fût-il proposé par le groupe FLAMENCO ALEGRIA. Bien sûr la vie ne doit pas s’arrêter sur ordre de kalachnikov, mais on a envie ou pas, c’est le droit de tout un chacun. Je me suis secoué et j’étais quand même assis au dixième rang de la Salle Bleue à PALAVAS, bien garnie, malgré son dépouillement de halle plus faite pour le sport que pour le show.
    Et je vous dis tout de suite que je n’ai pas regretté cette heure et demie d’émotion et d’enchantement.

    Ces six danseuses accompagnant leur « danseur étoile », même si le mot n’est pas dans les standards du flamenco – mais je n’en trouve pas d’autre pour définir son talent – nous ont ouvert les portes à toutes les émotions du Cante Jondo. Je dis « nous » car j’ai bien ressenti la communion de toute l’assistance, en même temps que se déroulaient devant nos yeux toute la gamme des sentiments exprimés par la culture flamenca, car il s’agit bien d’une culture, non écrite, mais ancrée dans une expression qui dépasse, et largement, les limites de l’Espagne, son berceau naturel. C’est la rencontre de l’orient et de l’occident latin, enrichie de la greffe Gitane.

    Le spectacle est présenté sous forme de tableaux composés chacun de chant et de danse propre à chaque sentiment. « SENTIMIENTOS » est justement son titre.

    De la sevillana, danse de la séduction, à la solea danse de la solitude, en passant par une buleria de fête, par la saeta processionnelle, pour exploser dans un final de rumba, l’amour, la tristesse, la jalousie, le deuil, la foi s’expriment sous nos yeux en un langage universel, accessible à tous, empreint de la plus grande humanité, dans ce qui est la particularité et la richesse du genre humain : l’émotion.

    Le langage prend la forme de l’expression gestuelle :les attitudes, les regards, les cambrures des tailles souples des danseuses, même les costumes, chatoyants ou sombres selon le contexte du chant. Les rythmes sont propres à chaque chant, à la demande, lents, frénétiques, ou langoureux.

    De la salle sombre, ces robes multicolores, ces attitudes cambrées, la fraîcheur des danseuses, la prestance et le charme du danseur, installent le rêve, on retrouve la beauté, l’humanité, la jeunesse qu’on néglige tant ces jours-ci ; le Canto Jondo fait le reste, alternant douceur, colère, tristesse ou allégresse. Arabesque sur arabesques, suivant le rythme propre à chaque chant, sans fatigue apparente, le groupe de danseurs suit sa voie, qui est de nous faire connaître et aimer ce pour quoi ils dansent. Et ma foi, ils y réussissent parfaitement.

    C’est ce qu’on appelle le talent.

    Et, en sortant, en ce temps où l’on peut craindre de voir tous les hommes et les femmes s’éloigner du fait de leurs différences, je pensais au merveilleux outil de rapprochement que je venais de découvrir.

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